Synopsis :
Parqués entre des murs et des clôtures, les Hommes survivent comme ils le peuvent.
Arrivés en bas de la chaîne alimentaire, ils sont épargnés grâce à l’Accord : tous les trimestres, des fourgons d’êtres humains sont offerts aux Autres afin de les nourrir. Mais comment choisir qui doit vivre et qui doit mourir ?
La règle est pourtant simple : seuls les délinquants sont envoyés de l’autre côté du mur, dans la Fosse.
Mon avis :
Lorsque j’ai commencé ce roman, mon métier d’instituteur primaire m’a presque obligé à abandonner cette lecture. A cause de l’utilisation de la narration en « je » accouplé à une utilisation abusive et moyennent maitrisée de l’imparfait et du passé simple. Vous ne pouvez pas vous imaginer la difficulté, pour un enseignant, de lire une phrase telle que : « J’efforçai de faire ceci car je savais que je ne mangeai que […] ». Après quelques pages, en se forçant à ne pas s’arrêter à chaque verbe conjugué que le temps utilisé était le bon, j’ai enfin découvert une plume authentique.
En effet, Je retrouve en Sandra Moyon une part d’un Stephen King au sommet de son talent (avant son accident) qui avait l’habitude d’écrire ces intrigues telles qu’elles sortaient de son imagination. Les Autres est une saga littéraire qui semble être parfaitement construite, le tout mis en scène par un texte simple, précis, efficace et vrai. Un peu comme s’il s’agissait d’un premier jet parfait. Pas de descriptions inutiles, pas de détails sans intérêt. Une histoire « brute » écrite subtilement.
En parcourant les chroniques littéraires relatives à ce premier tome, je me suis rendu compte qu’il existait une note négative partagée unanimement. Ils avaient tendance à être déçu du manque de cohérence entre le synopsis et le contenu même de ce premier tome, en croyant que nous allions être davantage confrontés aux Autres, plutôt qu’à la situation familiale dans laquelle vit Soen, personnage principal de la trilogie.
Et pourtant, c’est tout l’inverse lorsque l’on prend la peine de comprendre l’intention de Sandra Moyon. Ce premier roman est nommé : Le survivant… Nous voilà donc plongé, très logiquement, dans l’histoire de Soen qui, grâce à une énième aide de son ami et avocat Lucas, se voit attribuer une toute dernière chance avant de rejoindre la Fosse, terrible endroit dont l’on ne ressort pas vivant (du moins pour un être humain « classique »).
L’auteure est parvenue à créer un univers cohérent autour de Soen, afin que l’on puisse totalement s’immerger dans son histoire à lui, objectif principal de cette première étape. Alors que l’on s’attend, après quelques pages, à être face à un jeune adolescent en pleine crise de rébellion, qu’elle merveilleuse et triste surprise de découvrir un personnage auquel on ne s’attendait pas du tout. Le lecteur attend avec impatience la prochaine connerie de Soen pour enfin découvrir la Fosse, mais BAM ! On découvre un personnage touchant, attachant, et finalement « victime ».
Lorsque les Autres débarquent, on ne peut qu’une nouvelle fois penser à être retombé dans une intrigue classique : les méchants débarquent, massacrent des innocents et le héros du roman devient le sauveur de l’humanité. BAM ! Un rebondissement inattendu en fin de roman remet en doute toutes nos certitudes. Qui aurait pu imaginer qu’elle était une ….
Le dénouement final nous oblige à remettre en doute toutes nos certitudes. Il faudra prendre garde à la lecture de deuxième tome qui promet d’être exceptionnel.
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Les points positifs
- Un personnage principal touchant, que l’on découvre petit à petit.
- Une intrigue à couper le souffle.
- Une aura mystérieuse plane sur un monde futuriste que nous n’aimerions pas connaitre.
- Un dénouement final inattendu.
- Une écriture simple, mais vraie.
Le point négatif
- L’utilisation alternée du passé simple et de l’imparfait accouplé à une narration en « je ».
Ma note pour cette lecture : 20/20
C’est vrai que j’ai lu plusieurs fois ce problème de cohérence que tu remets en perspective, ce qui du coup me donne bien envie de faire sortir ce roman qui traîne depuis trop longtemps dans ma PAL…
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