Présentation de l’éditeur:
«Miss Hokusai tenait de son père son talent et son obstination. C’était une femme libre qui fumait la pipe, buvait du saké et fréquentait les maisons de plaisir pour croquer les belles femmes sur le vif. Autour d’elle et de Hokusai se déploie la chronique fantasque d’une vie de bohème au début du XIXesiècle, où se côtoient peintres, poètes, courtisanes et acteurs du kabuki.
Sugiura Hinako (1958-2005) est une mangaka et une historienne spécialisée dans la vie et les coutumes du Japon de l’ère Edo. Elle travaillait beaucoup pour le cinéma et son manga a été adapté en film en 2015.»
Mon avis
Ce manga explique avec beaucoup de précisions historiques fascinantes la vie d’O-Ei Hokusai, l’une des filles du célèbre estampiste japonais Tetsu Zo dit « Hokusai ». La jeune femme, naturellement douée, aide son père à terminer les commandes sans jamais signer son travail.
Avec son caractère obstiné, éprise de liberté, O-Ei ne passait pas inaperçue. De plus, sa fascination pour les maisons de plaisir l’a amenée à croquer les ébats des prostituées sur le vif et à l’époque on ne comptait plus les commandes de ce genre tant ce style d’estampe avait du succès.
Les traits des personnages très réalistes et incisifs saisissent au vol, tel un haïku, l’intensité de l’instant. Hinako Suguira dépeint à merveille le Japon de l’époque: excessivement raffiné et cruel à la fois, où la vie est éphémère mais l’empreinte d’un artiste, elle, est immortelle.
Si O-Ei n’a pas ému par sa beauté (elle avait un physique ingrat ce qui équivaut quasi à une tare dans un pays prônant la beauté des femmes douces et discrètes), au moins a-t-elle marqué les esprits par son talent.
J’ai apprécié découvrir la vie de Hokusai et de sa fille à la manière nippone: avec parfois une touche de fantastique et de superstitions locales.
Un régal!
N.B: I »Miss Hokusai » existe aussi en version animée.
~Melissande~
Le Parfum des Mots - Manga Berugi 