Je profitais tranquillement de mon spot d’urbex préféré, une maison en ruine pas loin d’une petite rivière — idéale pour garder les bières au frais —, quand a débarqué le fantôme d’une fillette.
Si je m’attendais à un truc de ce genre, moi, un quadragénaire tout ce qu’il y a de plus normal !
Et me voilà à chercher son chien et ses parents !
Vous auriez fait quoi à ma place ?
Bien sûr, je ne pensais pas me retrouver au beau milieu d’une enquête pour meurtre !
Bref, je suis dans de beaux draps !
J’avais déjà remarqué cet ouvrage lors d’un salon du livre dans une petite ville de Belgique (à 8 km de chez moi) qui, malgré sa réputation d’être le plus grand salon de toute la Wallonie, s’est avéré être d’une grande médiocrité tant par le choix des locaux minuscules que par l’agencement des stands où certaines ME ont été reléguées à l’arrière du bâtiment à proximité d’un bar remplis d’ivrognes soucieux, à 10h du matin, d’enfiler les choppes.
Nous n’avons donc pas eu le temps de nous attarder sur les différents stands, ce qui m’a fait passer à côté de cet ouvrage. Je tiens, par l’occasion, à remercier la librairie Scientia de Mons qui prend la peine, chaque année, de proposer des romans de petites maisons d’édition. Et même si je n’ai pas eu le temps, ni la possibilité, de me pencher sur la couverture très énigmatique de Urbex, fantômes et drôle d’enquête, mon erreur est aujourd’hui réparée grâce à la générosité de JS Editions.
Si je devais devenir cet ouvrage en un seul terme ? Drôle. La mise en place rapide de l’intrigue associée à un personnage principal hilarant malgré lui ont fait de ce moment de lecture un moment de légèreté que je ne suis pas prêt d’oublier.
La narration au présent et en « je » m’a beaucoup dérangée. C’est d’ailleurs aussi étrange (du moins pour ceux qui lisent mes chroniques) de le mentionner dans la mesure où je suis plutôt très intéressant par les auteurs réalisant ce choix. Malheureusement, même si l’intrigue est convaincante, cette utilisation n’est absolument pas maîtrisée dans cet ouvrage. On prend rapidement conscience, effectivement, que ce soit n’est pas le plus pertinent pour ce genre d’intrigue où l’auteur, qui ne maîtrise probablement pas la concordance des temps, a fait le choix de la simplicité au détriment de la qualité de son texte.
Ceux qui liront ce texte penseront que je suis un peu sévère, ce qui est probablement le cas, mais j’avais plutôt l’impression de lire une succession d’idées écrites les unes après les autres sans que l’auteur ne chercher à lier, dans le Temps, les idées les unes par rapport aux autres. Ecrire au présent est un risque énorme et doit parfaitement être maîtrisé afin de donner aux lecteurs l’impression de voir l’intrigue se passer sous ses yeux. Ce n’est malheureusement pas le cas dans cet ouvrage où tout semble raconter une histoire où chaque élément se déroule au même moment, à la même minute.
Je note également l’utilisation d’un vocabulaire de « pacotille » où l’auteur semble vouloir en mettre plein les yeux à ses lecteurs, mais sans le moindre intérêt ni pour l’intrigue ni pour les personnages. Ajoutez à cela une ponctuation très légère et vous obtenez un texte écrit pour plaire, mais sans de véritables efforts. Quand on écrit un texte se voulant drôle et léger, il me semble qu’il est essentiel de le travailler en ce sens plutôt que d’en faire des tonnes pour impressionner son public. Voyez plutôt avec cet extrait (page 72) :
Tandis que la jeune femme me raconte par le menu le sort de ces pauvres toutous, les vieux chiens victimes d’une mode cruelle, derrière des portes grillagées, nous aboient dessus ou font preuve d’une apathie inquiétante.
Ma note pour cette lecture : 12/20
Il s’agit d’une lecture sympathique qui possède son petit effet, mais sans plus. J’ai passé un bon moment aux côtés de personnages et trouvé l’intrigue bien menée. Mais je m’attendais à un texte moins pompeux ou du moins plus authentique au point de vue de son écriture. Le mieux est l’ennemi du bien.