Deux soldats isolés en pleine tempête. Dans un chant glacé, une femme blanc comme neige apparaît. Elle va tuer l’un d’eux et épargner l’autre en le liant à elle par une promesse. Cette nuit là, Sakai a trouvé l’amour, mais il ne le sait pas encore. Il ignore qu’il a ouvert la porte du destin et que, jamais plus, il ne pourra se détacher de la neige, ni lui, ni les siens.
Il me semble très difficile de sortir indemne d’une telle lecture. Je viens de passer l’un de mes plus beaux moments de ma vie grâce à ce petit bijou. Malgré tout, j’ai également l’impression de ne pas avoir le droit de vous en parler, tant ce merveilleux voyage enneigé semble m’appartenir, un peu comme si je venais de vivre ma propre histoire, la plus intime qui soit. A l’image du personnage masculin principal, je sens une certaine pression me sommant de me taire à tout prix afin d’éviter un dramatique événement.
Je me suis totalement immergé dans cette intrigue hivernale grâce à l’absence quasiment totale de textes dans la plupart des cases. Le mangaka possède un don rare, celui de permettre à ses lecteurs d’être accompagné de leurs frayeurs et angoisses. Ne vous inquiétez pas en lisant ce paragraphe, cet ouvrage n’a absolument rien d’effrayant. Mais il parvient à nous plonger dans un silence absolu qu’il serait très dangereux de vouloir rompre.
Le papier utilisé pour la réalisation de ce manga (imprimé en Bulgarie) est un véritable +. En effet, il possède un côté paradoxalement souple, rigide et granuleux à la fois où l’impression d’être au contact de véritable neige accentue une fois de plus l’immersion totale aux côtés des personnages. On ne peut, toutefois, que regretter la qualité pauvre du papier choisi qui m’est arrivé totalement jaune (la jaquette était sublime, pas de trace d’une exposition au soleil qui expliquerait le jaunissement des pages).
Malgré un scénario relativement pauvre, si l’on se contente de mettre bout à bout les dialogues, il s’enrichira en fonction des lecteurs qui tiendra ce bouquin entre ses mains.
Ce qui pourrait freiner certains à passer à côté de cette petite merveille, c’est le prix de vente. 7,95€ pour un ouvrage pouvant être lu en moins de 15 minutes pourrait, effectivement, déranger les lecteurs qui veulent en avoir pour leur argent. Les éditions ChattoChatto ne peuvent toutefois pas se permettre de vendre un titre moins cher sous prétexte qu’il contient moins de textes. Mais une fois que vous aurez lu cet ouvrage, vous regretterez probablement de ne pas l’avoir acheté plus cher, un peu comme si vous venez de réaliser que vous venez de payer 50€ pour un collier d’émeraudes.
Ma note pour cette lecture : 19/20
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