La rencontre explosive du football et du “battle royale” !
Coupe du monde 2018, l’équipe de football du Japon est éliminée en huitièmes de finale… Ce nouvel échec incite l’Union japonaise de football à fonder le “Blue Lock” : un centre de formation révolutionnaire rassemblant les 300 meilleurs attaquants lycéens du pays.
L’objectif du coach du Blue Lock, Jinpachi Ego, est clair : détecter l’unique attaquant qui écrasera tous ses rivaux par son talent et son hyper-individualisme ! Pour Yoichi Isagi, joueur bouillonnant encore inconnu, il n’y a pas d’alternative… S’il veut survivre au programme hautement sélectif qui l’attend, il devra abandonner le jeu collectif et se transcender pour devenir l’attaquant ultime !
Un « battle royale » sportif !
Shônen sportif d’un nouveau genre, le scénario de Blue Lock débute comme un « battle royale » digne de Hunger Games ou de Fortnite ! 300 jeunes joueurs, de moins de 18 ans, sélectionnés parmi les meilleurs du pays, sont enfermés dans une installation aux allures de prison futuriste. Le but ? Former l’attaquant ultime qui mènera enfin le Japon à la victoire lors de la future Coupe du Monde de Football. Mais voilà, pour y arriver nos joueurs vont s’entraîner puis passer par plusieurs phases de sélection à l’issue de chacune desquelles les adolescents sont éliminés les uns après les autres car à la fin, il ne doit en rester qu’un !
“Pour rêver à nouveau, le football japonais actuel doit d’abord mourir pour mieux renaître de ses cendres !” Jinpachi Ego, le coach aux allures de psychopathe du centre Blue Lock.
Si les éliminations se fondent sur les aptitudes et performances des jeunes footballeurs, le coach, Jinpachi Ego, prend également en compte l’aspect psychologique et la stratégie des joueurs car selon lui l’attaquant ultime doit être le plus individualiste possible ! Il recherche non pas un footballeur capable de jouer en équipe mais bien le meilleur attaquant capable de marquer le plus de buts possibles pour assurer la victoire à son équipe. Le personnage cite d’ailleurs de grands joueurs internationaux comme Pele, Eric Cantona ou Messi qui ont été les meilleurs buteurs de leurs temps et pose aux 300 joueurs des questions qui font appel à des souvenirs de match souvent malheureux : est-ce le nombre de buts et la victoire qui sont le plus important ou le jeu en équipe ? Vaut-il mieux gagner grâce à un seul joueur ou perdre avec un travail d’équipe ?
Un manga hyper-réaliste
Au-delà de Yoichi Isagi, le personnage principal, dans la vie duquel le football occupe une place majeure, le scénariste du manga développe les caractères et les aptitudes des joueurs que croise le héros. Chaque personnage est construit et réfléchi. Chacun à sa propre histoire, ses réussites et ses failles : chaque lecteur pourra ainsi « choisir » son joueur préféré ! Et Muneyuki Kaneshiro ne s’arrête pas là, et ne cesse de faire évoluer ses personnages au fil des séances d’entraînement et d’élimination, leur apportant ainsi une vraie profondeur.
L’émotion, le charisme des personnages et la tension des enjeux sont renforcés par le dessin nerveux, incisif et dynamique de Yusuke Nomura. Le dessinateur déploie tout son talent dans les scènes de jeu détaillées et vibrantes d’énergie qui laisseront les lecteurs haletants tant on se laisse prendre dans l’action qui demeure néanmoins très réaliste ! Ici pas d’actions surréalistes ou explosives mais bien des athlètes qui donnent le meilleur d’eux-mêmes sur le terrain.
Des personnages charismatiques aux matchs dynamiques sans oublier l’histoire palpitante qui nous tient en haleine, tout dans ce manga respire la passion du football !
Une série phénomène
Série très attendue par le lectorat français, Blue Lock est prépubliée dans le Weekly Shônen Magazine de Kodansha depuis août 2018. La série compte actuellement 11 tomes au Japon et est toujours en cours.
Blue Lock est une création de deux auteurs déjà publiés en France : Muneyuki Kaneshiro, le scénariste de Billion Dogs, Jagaaan, Akû le chasseur maudit et Jeux d’enfants, et Yusuke Nomura, le dessinateur de Dolly Kill Kill.
Synopsis du tome 10 :
La revanche contre le top 3 bat son plein. Chaque joueur confronte ses atouts à ceux des autres au cours d’une lutte acharnée. De son côté, Isagi tente de surpasser Rin Itoshi par tous les moyens afin de récupérer Bachira, qui est en proie aux doutes… Mais parviendra-t-il à l’emporter sur le potentiel hors norme de son adversaire et sa capacité à analyser le terrain encore plus tôt que lui ?
S’il y a bien une série que j’attendais avec impatience depuis la parution des premiers chapitres au Japon, c’est bien Blue Lock. J’avais hâte de pouvoir découvrir un manga consacré au sport sous un format de Battle Royale. Peu nombreux sont ceux qui ont été déçus des premiers volumes de la licence et je partage totalement cet engouement et investissement total pour un manga de sport abordé d’une approche aussi atypique.
Les volumes se sont succédés où le plaisir persistait tout pour ce côté novateur que pour l’intrigue conductrice de la série. Du moins jusqu’à la lecture de ce 10ème opus. Malgré les mois qui ont passé depuis la parution du précédent tome, l’immersion est totale et immédiate après quelques cases à peine pour la simple raison que nous retrouvons l’intrigue dans les dernières minutes d’un match d’anthologie qui scellera le destin de nombreux personnages.
Quelle ne fut donc pas ma surprise que le tome 10 est entièrement consacré aux dernières minutes de ce match entre aspirants au titre de meilleur joueur du monde. En sachant que la majorité du tome 9 était déjà consacré à cette rencontre, j’aurais espéré avancer davantage dans l’intrigue plutôt que de stagner inlassablement sur une même action. C’est à ce moment bien précis que j’ai pris conscience qu’il s’agissait d’une série très ordinaire mise en lumière par deux mangakas qui sont tombés dans le piège du manga commercial.
Blue Lock n’est plus désormais le manga de sport novateur, mais plutôt une machine à engendrer de l’argent. La lenteur de l’intrigue n’est pas le seul élément à charge. Effectivement, les décors s’amenuisent au fil des pages, les dialogues sont moins nombreux et moins élaborés, les tactiques décrites sont de moins en moins crédibles… Bref, tout a été mis en place afin de rallonger inlassablement l’intrigue et donc le nombre de volumes à paraître (20 tomes sont déjà parus au Japon).
Ce qui m’a également dérangé dans ce 10ème volume, c’est l’absence totale de rebondissements inattendus. Nous sommes tous conscients que le jeune héros de la série sera le grand vainqueur de la compétition mise en place dans le Blue Lock. Autant le lecteur en était parfaitement conscient dès le départ, je suis déçu par les rebondissements qui ralentissent la progression du jeune Isagi.
Il n’existe que deux issues à ce match:
- La victoire du jeune héros –> Il se qualifie pour la phase suivante.
- La défaite du jeune héros –> Il sera choisi par l’équipe adverse.
J’en arrive donc à me demander quel est le réel intérêt à développer une intrigue qui dure le temps d’un match de football alors que le lecteur sait pertinemment que le personnage principal se qualifiera pour la suite de l’aventure ?
Ma note pour cette lecture : 12/20
Une série exceptionnelle qui est tombée, depuis la parution du 9ème opus, dans tout ce que l’on pouvait reprocher aux longues séries qui s’accrochent au succès sans rien apporter de novateur.
Si vous souhaitez découvrir ce que d’autres blogueurs pensent de cette série :
Le Parfum des Mots - Manga Berugi 