Volia Volnaïa – Victor Remizov

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Auteur : Victor Remizov
Éditions : Belfond
Genre : Adulte, littérature du terroir, contemporain
Année de sortie : 2017

 Publication en librairie : 12 janvier 2017

Synopsis :

Guennadi Milioutine, Alexandre Ivanovitch Goussev, Stepane Kobiakov, Sachka Lepiokhine…

Dans le village de Rybatchi, tous sont chasseurs, pêcheurs, tous sont braconniers. Ils aimeraient pouvoir acheter une licence pour vendre légalement la récolte de ces mois passés au coeur de la taïga… Mais la milice veille. Et pour elle, il est bien plus avantageux de maintenir ces hommes dans l’illégalité afin de les racketter.

Jusqu’à ce que Kobiakov décide de ne pas céder les 20 %. Et ce qui n’était qu’une rébellion inoffensive devient un fait politique lorsqu’un groupe d’officiers de l’OMON, redoutée unité spéciale anti-émeute de la police russe, débarque dans le bourg pour rétablir l’ordre.

Que faire ?

Se soumettre ou partir dans la taïga, se refaire une vie ?

C’est le choix qui fait voler en éclat le statu quo ancestral, l’équilibre du bourg et de chacun, parce qu’il est avant tout question de liberté…

Mon avis :


Je dois vous avouer que seule la nationalité de l’auteur m’a poussé à acheter ce roman. En effet, c’est la première fois que j’ai l’opportunité de lire un écrivain Russe… car si l’on regarde de plus près cette couverture, elle ne fait vraiment pas envie. Encore moins d’envie après avoir lu la 4ème de couverture qui nous propose une intrigue autour d’oeufs de saumon…

Les 100 premières pages, il m’a fallu énormément de courage pour ne pas abandonner ce roman. L’auteur construit son histoire en nous présentant le taïga russe, son fonctionnement ainsi que les dizaines et dizaines de personnages. Ces derniers ont tous un prénom, un nom, un surnom, un diminutif, un 2ème surnom, un énième diminutif… Si bien qu’il est très difficile de s’y retrouver pendant une petite 100aine de pages.

Ensuite, c’est un roman qui devient extraordinaire. Victor Remizov nous propose de découvrir la « liberté relative » Russe dans une contrée que nous connaissons peu, la taïga (Sibérie). Les lois sont très nombreuses, très strictes. La pêche est interdite, la récolte des oeufs de saumon également, et pourtant tout le monde pêche, chasse, braconne avec la bénédiction des autorités (qui empochent 20% au passage).

J’ai eu l’opportunité de pouvoir visiter Saint-Petersburg, et j’avais été bluffé par ce paradoxe entre le respect des lois dans la ville et la nonchalance des autorités. Un exemple concret : les piétons sont toujours prioritaires. Si une colonne de 3000 touristes souhaitent traverser, pas une seule voiture n’osera avance d’un centimètre (ni même klaxonner). Par contre, les russes sont incapables de se garer sur une place de parking, ils se garent en double file, en plein milieu d’une voie rapide, et même sur des places interdites sous la barbe et l’autorisation de la police locale… Ce roman permet au lecteur de prendre conscience de la façade autoritaire russe et des nombreuses absurdités.

L’intrigue proposée par Victor Remizov n’est pas nouvelle. Une traque à l’homme. Toutefois, elle est menée très subtilement. Cette enquête haletante (qui n’aboutit qu’à une 20 lignes de la dernière page) n’est qu’un prétexte que pour aborder le thème de la « liberté libre » (titre du roman). La fin est très inattendue et on en ressort grandi.

Les points positifs

  • Une intrigue « classique » mais menée avec brio.
  • Le lecteur apprend énormément sur la Russie, plus particulièrement la Sibérie.
  • Prise de conscience de la façade autoritaire russe.
  • Une écriture très mature, complexe et qui pousse à la réflexion.
Le point négatif
  • Les noms des personnages et leurs nombreux diminutifs. Une petite centaine de page pour s’y retrouver totalement.

Ma note pour cette lecture : 20/20

Malgré ce point négatif, voici un nouveau coup de coeur pour cette année 2017. Je vous invite tous à découvrir ce roman extraordinaire.

Un commentaire

  1. Autumn & Latte

    Je viens de finir son deuxième roman, Devouchki que j’ai adoré. Il me tarde de lire celui-ci. C’est vraiment le propre de la littérature russe la multitude des personnages, les différentes manières de les appeler en fonction du degré d’intimité entre eux… J’adore ça.

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