Fils de meurtrier, tueur présumé, mais surtout boxeur prêt à tout pour arriver au sommet.
Un père en prison pour meurtre, un grand frère arrêté pour le même motif : Ryoga Ishida fait partie d’une “famille de tueurs”. Malgré l’agitation des médias qui le soupçonnent d’être lui aussi un assassin, Ryoga s’accroche à son talent et aux lettres que lui envoie son père pour faire ses premiers pas en tant que boxeur professionnel. Son but ? Devenir le plus grand des champions.
Devenir champion ou mourir !
Black-Box décrit l’ascension d’un jeune boxeur professionnel dont les père et frère sont en prison pour meurtre.
Sombre, torturé et intense, ce récit signé de main de maître par Tsutomu Takahashi plonge le lecteur dans le quotidien d’un jeune sportif pour lequel seule compte la victoire, au prix de tous les sacrifices, quitte à en mourir ou à tuer son adversaire ! Au fil des pages et du passé du jeune homme qui se dévoile, trouble et tourmenté, la boxe devient toujours plus présente, telle une bouée de sauvetage à laquelle il s’accroche désespérément.
Un récit dur comme seul Tsutomu Takahashi sait les mener. Servis par le trait charbonneux de l’auteur avec beaucoup d’aplats de noir et peu de trame, les combats sur le ring sont d’une intensité folle : l’impression d’être au premier rang, au bord du ring est prenante… Le lecteur halète et sue avec les combattants au rythme des coups qui s’enchaînent tel un ballet presque macabre. Les muscles saillent et le rythme cardiaque s’accélère tant les planches sont pleines de vie et de réalisme.
Comme toujours, Tsutomu Takahashi nous offre un récit fluide, addictif et prenant qu’on a bien du mal à quitter.
Alors prêts à monter sur le ring pour en prendre plein les yeux ?
La série
La série Black-Box a été prépubliée sous le titre de Black-Box dans le magazine Afternoon de Kodansha (Blue Period, Vinland Saga…). La série s’est conclue en 6 tomes au Japon.
On retrouve avec plaisir Tsutomu Takahashi, le mangaka de NeuN et Détonations, avec cette série courte en 6 tomes !
Résumé du tome 4 :
À présent que Reon Shidoh s’est reconverti dans la boxe afin de pouvoir combattre Ryoga sur le ring, chacun se prépare à ce face-à-face. Tandis que Reon se forge un physique idéal, Ryoga, lui, s’en remet à l’ancien rival de son père, devenu son nouvel entraîneur.
Dernière étape : se libérer du passé qui l’entrave. Mais Ryoga cache plus d’un traumatisme en lui…
Je ne m’attendais pas à cela. Je ne m’imaginais pas un seul instant d’attribuer une note inférieure à cette série coup de coeur en cette fin d’année 2022. Et pourtant, un peu à l’image de son autre série, Neun, Tsutomu Takahashi se perd totalement au point de penser qu’il a perdu la maîtrise de ses personnages, un peu à l’image de Skynet dans Terminator.
Cette perte de contrôle est, bien évidemment, totalement souhaitée par le mangaka afin de véhiculer des valeurs qui ne me correspondent pas et qui ne correspondent pas vraiment à ce que l’on pouvait attendre du personnage principal de cette série. Cette dernière nous a d’ailleurs été présentée sous un oeil totalement différent tandis que nous assistons, dans ce 4ème volume, à la naissance d’un tueur fou. Alors que l’on pourrait accepter la présence d’un assassin dans de nombreux contextes, c’est difficilement le cas dans une série qui était sensée s’intéresser à la succession d’un jeune garçon vers les sommets de la boxe malgré son environnement.
Suis-je naïf d’avoir cru en l’évolution positive de ce jeune garçon par l’intermédiaire des valeurs de la boxe que j’affectionne tant ? La comparaison avec Neun me semble évidente et pertinente. Effectivement, dans les deux séries, le mangaka casse complètement les codes et nous propose des personnages qui véhiculent de mauvaises émotions et des valeurs exécrables. Je ne suis pas certain de vouloir ni de pouvoir continuer à apprécier une série où le meurtre est encouragé sans aucun état d’âme.
J’en suis même arrivé à me demander si le mangaka n’était tout simplement un détraqué qui déchargeait ses pulsions meurtrières (et nazies pour Neun) à travers ses dessins et ses personnages pour ne pas commettre l’irréparable.
Je tiens également à noter ma déception sur l’intrigue de ce 4ème volume en elle-même. Alors que les trois premiers volumes offraient un déroulement fluide, le quatrième opus semble avoir été écrit dans une démarche commerciale digne de TF1 où l’on tente, par tous les moyens, de prolonger une émission à coup de 15 minutes d’annonces publicitaires toutes les 5 minutes. Vous l’aurez donc peut-être compris, mais les 200 pages sont exclusivement réservées à la moitié d’un combat de boxe qui, en réalité, ne dure que 9 minutes… Comment est-il possible de proposer une intrigue de 9 minutes sur 200 pages quand on sait qu’il pouvait s’écouler des mois entre deux cases dans les volumes précédents ?
Il s’agissait d’une lecture que j’attendais énormément, comme peuvent en attester les trois chroniques que j’ai publiées au sujet de cette série ces derniers jours. Toutefois, le talent de Tsutomu Takahasi semble, une fois encore, se débrider au point de révéler les véritables intentions du mangaka.
Ma note pour cette lecture : 6/20
Si vous souhaitez découvrir ce que d’autres blogueurs pensent de cette série :
Le Parfum des Mots 