La symphonie des Monstres – Marc Levy

« Veronika est de ces femmes qui résistent même dans les pires moments. On ne choisit pas d’être infirmière si on accepte la défaite… Sa solitude, elle l’a apprivoisée. Dompter la peur, c’est autre chose. »

En rentrant chez elle un soir, Veronika découvre la disparition de son fils âgé de neuf ans. Désemparées, elle et sa fille Lilya cherchent à comprendre où Valentyn a été emmené. Elles vont remuer ciel et terre pour retrouver la trace du petit garçon – l’une animée par sa témérité d’adolescente, l’autre par sa détermination de mère. Mais l’ennemi est partout, et Lilya et Veronika ne pourront se fier à personne… ou presque.

Ensemble, elles vont tenter de déjouer « la Symphonie des monstres », un projet bien plus terrifiant qu’une fiction. Au cours d’une aventure peuplée de personnages inoubliables, une mère et sa fille vont réapprendre à se connaître et à s’aimer.

J’aurais tellement aimé que ce roman ne soit qu’une fiction. J’aurais tellement aimé pouvoir tourner la dernière page en ayant mis les atrocités de la guerre en Ukraine sur le compte d’un mauvais rêve. J’aurais tellement aimé que cette intrigue corresponde à une vision très pessimiste de l’avenir.

Et pourtant, dès les premières lignes, le lecteur prend conscience qu’il ne s’agit pas d’un cauchemar. Que la Russie est bel et bien entrée en guerre dans l’objectif de rayer l’Ukraine de la carte du globe. Dans un premier temps, via une tentative désespérée de prendre le pays en 3 jours par l’intermédiaire de missiles et bombes. Dans un deuxième temps en lavant le cerveau de la population locale. C’est principalement ce deuxième aspect qui a été présenté dans ce « roman-réalité » où l’on découvre à quel point nous étions très loin de la définition du mot « dégoût » dans notre société qui, pourtant, ne fait que se plaindre d’aisance.

Une angoisse m’a accompagnée tout au long de la lecture tant l’immersion était totale. Pas un seul instant je n’ai douté être présent en Ukraine (je considère la Crimée comme ukrainienne) aux côtés de ce petit garçon luttant courageusement contre la symphonie des monstres. Le chapitrage de ce roman est exceptionnel et accentue davantage ce côté angoissant qui vous empêche de fermer le livre avant de l’avoir terminé.

Le dénouement final est retardé aux dernières lignes de l’ouvrage et provoquera, avec certitude, une sensation d’étouffement, une impression qui le monde pourrait basculer du côté obscur et de manière définitive et irrévocable.

Si vous croyez que l’on peut se sortir indemne d’une telle lecture, votre optimiste volera en éclats.

Note : 5 sur 5.

Le Parfum des Mots

Enivrez-vous avec les mots !

  • A venir


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.