Le Coeur de Pierre – Mélanie Lemaire

Pierre Melet est un écrivain quadragénaire en mal d’inspiration. Depuis un tragique événement survenu cinq ans plus tôt, il n’a plus réussi à écrire le moindre mot. Petit à petit, il s’est éloigné de tous ceux qui le rattachaient au monde extérieur.

Mais lorsqu’il découvre sur le pas de sa porte le petit Thomas, âgé de cinq ans, parti à la recherche de ses parents, il prend la décision de s’occuper de lui. Pendant que la police mène l’enquête pour retrouver la famille de l’enfant, Pierre va lui faire découvrir les environs de la ville de Senlis.

Entre visites de la région et moments de complicité presque filiale, le romancier et le petit garçon vont apprendre à se connaître. Et peut-être arriveront-ils à panser leurs blessures mutuelles sous les regards bienveillants des fantômes du passé de Pierre…

Il y a quelques jours, j’ai publié une demande sur une site de X. Ne vous méprenez pas, nous parlons bien ici de Twitter Oo. J’avais cette envie de découvrir des textes méconnus, souvent autoédités. Je suis conscient que les auteurs indés sont des talents bruts vers lesquels peut osent s’aventurer, souvent avec l’argument pitoyable « si le texte n’a pas été accepté par une maison d’éditions »…

Bref. J’avais cette volonté de donner l’opportunité à ces talents d’être mis en avant à travers une chronique honnête et argumentée. Je tenais également à acheter moi-même ces ouvrages afin d’éviter de tomber dans le piège d’un partenariat où le lecteur se sent, souvent, bien obligé d’embellir la réalité. Les auteurs regretteront-ils de m’avoir confié leur trésor ? Le Coeur de Pierre est le premier roman à passer sur le grill.

Malheureusement, le premier chapitre n’était pas très engageant et laissait présager le pire. Alors que j’apprécie beaucoup le style américain constitué de phrases très courtes, la plume de Mélanie Lemaire manquait cruellement de contenu où les phrases se succédaient les unes après les autres sans véritables liens entre elles. Mais ce sentiment s’est aussitôt envolé.

A travers ce chapitre introductif, j’ai pris une grosse claque. En refermant ma liseuse, je me suis rendu compte que je venais de vivre ce dernier, comme s’il avait été écrit de ma main. J’ai pris alors conscience d’un talent que nous reverrions tous d’obtenir, celui de pouvoir donner la vie à un texte.

J’ai vécu, ensuite, l’un de mes plus beaux moments de lecture de ces 25 dernières années. L’intrigue est très simple, mais emplie d’une authenticité qui m’a émue tout au long de ma lecture. Alors que je ne suis pas concerné par les nombreux thèmes abordés dans ce roman, je suis parvenu à ressentir des émotions que je n’avais jamais comprises jusqu’à ce jour. Tantôt dans la peau d’un petit garçon orphelin, tantôt dans la tête d’un homme ayant perdu sa raison de vivre.

J’ai été bluffé par l’évolution de cette intrigue qui, finalement, se construit progressivement à l’image de la vie. Mélanie Lemaire s’est laissée guider par ses émotions, mais surtout par celles de ses personnages qui, à mon avis, sont parvenus à s’émanciper de l’emprise de leur créatrice.

Note : 4.5 sur 5.

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