La reine Elizabeth II s’apprête à célébrer un événement tout particulier : ses 90 ans. Cette occasion exceptionnelle est entourée d’une aura de prestige et d’anticipation, car les festivités promettent d’être grandioses.
L’un des moments les plus attendus est la visite du couple Obama, qui vient rendre hommage à la reine et participer aux célébrations. L’excitation est palpable et les préparatifs vont bon train pour accueillir les invités de marque.
Cependant, l’ambiance joyeuse est troublée lorsque le matin suivant une soirée dansante au château, un incident tragique est découvert. Un pianiste russe renommé, qui avait enchanté les convives avec sa virtuosité au piano, est retrouvé pendu dans le placard de sa chambre, quasiment dénudé.
Le choc est immense, et les soupçons se multiplient. Qui aurait pu vouloir nuire à cet artiste talentueux ? La police est immédiatement appelée sur les lieux pour enquêter sur cette mort mystérieuse.
Pendant que les enquêteurs cherchent des indices et interrogent les témoins, l’ombre de la tragédie plane sur les festivités prévues en l’honneur de la reine. Les questions affluent : s’agit-il d’un suicide ou d’un meurtre déguisé ? Et si c’est un meurtre, est-ce que la reine elle-même était la cible ?
Mais être reine a ses inconvénients, et notamment celui de ne pas passer inaperçue. C’est donc Rozie Oshodi, sa secrétaire particulière adjointe, une brillante jeune femme d’origine nigériane, qui va l’aider à démêler ce sac de noeuds en toute discrétion…
God save the Queen du cosy crime !
Je dois avouer qu’en découvrant cette œuvre littéraire, j’étais dubitatif. Il convient de souligner que j’éprouve une certaine affinité pour les romans policiers, notamment ceux d’origine britannique, renommés pour leur humour subtil et leur charme. Toutefois, la perspective de voir la reine Elizabeth II endosser le rôle d’enquêtrice principale a suscité en moi une pointe de scepticisme. J’avais de sérieux doutes quant à la pertinence et à la faisabilité de cette possibilité.
Les doutes s’évanouissent relativement rapidement grâce à la plume de S.J. Bennett qui parvient à donner du réalisme à son récit sorti tout droit de son imagination. Quoique, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteure a probablement passé de nombreuses heures à rechercher tous les détails qui permettent de rendre cette intrigue réalisme. En effet, nombreux sont les personnages évoqués qui ont réellement existé, sans oublier les nombreux détails historiques réels. A aucun moment, je n’avais l’impression que ce texte allait à l’encontre des valeurs de la Reine Elisabeth II.
J’ai beaucoup apprécié le déroulement des enquêtes parallèles. D’une part, l’enquête officielle qui se basait sur des éléments solides et d’autre part, une dame nonagénaire faisant parler son expérience, ses nombreux contacts, son esprit avisé, mais surtout son bras droit, Rozie Oshodi.
J’ai été émerveillé par cette dernière, tant pour son parcours, sa vivacité d’esprit ou encore son dévouement envers son travail. Il s’agit d’un personnage comme on en rencontre rarement dans une vie de lecteur qui nous fait totalement oublier qu’il s’agit d’un être sorti tout droit de l’imagination de S.J. Bennett. Cette dernière est parvenue à créer un personnage vivant qui, finalement, étant tout à la fois le personnage central de ce roman, mais aussi totalement invisible dans la succession des événements. Un peu comme si elle était LA pièce grâce à laquelle toute l’histoire tenait en place.
Certains pourraient pointer du doigt la légèreté de l’intrigue policière, mais personne ne pourrait vraiment les blâmer. Il faut bien avouer que malgré le meurtre (ou suicide) de plusieurs personnages, on ne retrouve rien d’inédit, d’exceptionnel, pas même de rebondissements à couper le souffle.
Et pourtant, c’était exactement ce à quoi j’espérais en découvrant une enquête menée par Elisabeth II. Je n’aurais pas apprécié que l’on se serve de cette dernière comme « objet » de vente, même si cela aurait été le meilleur roman policier de tous les temps.