L’hymne des Diables Rouges en 2018 n’a pas été épargné par les critiques. Damso serait clivant plutôt que rassembleur. La cause ? Des propos dégradants à l’encontre des femmes dans ses chansons. Artiste sexiste ou souci de compréhension générationnel/culturel ?
La recherche menée dans cet ouvrage tente d’apporter des réflexions sur la situation de la culture rap à travers une approche sociohistorique et d’Études de genre. Une démarche singulière sur un sujet peu étudié scientifiquement.
Le rap tu ne peux pas t’en passer, quand tu mets ton casque ou écouteurs tu plonges dans ta bulle. Mais est-il d’office un art misogyne ? Bonne question… Tu veux des éléments de réponses ? Alors vient découvrir ce livre !
Je ne m’attendais à découvrir un ouvrage scientifique. C’est, du moins, l’impression qu’il m’a donné tout au long de la lecture. Alors que je m’attendais à un texte qui défendait les valeurs du Rap, me voilà plongé dans une lecture très atypique où Giavanni D’amico ne laisse rien au hasard.
Il n’est, pas une seule fois, question de remettre en question les propos de l’auteur. Ce dernier se base sur très nombreuses sources scientifiques afin de nous proposer un contenu parfaitement structuré et qui permet au lecteur, à travers un chapitrage parfait, de progresser et qui l’amène à comprendre étape par étape ce que l’on peut reprocher au Rap.
Je n’aime pas le Rap. Pour la simple et bonne raison que je n’ai jamais pris la peine d’en écouter, mais surtout à cause de sa « mauvaise réputation ». Après avoir terminé Les maux du Rap, je me suis empressé de dire à voix haute : « Alexa, je veux écouter du Rap ». Alors non, je ne suis pas un hypocrite qui, après quelques morceaux écoutés, affirmera aimer un genre musical, mais j’ai pris conscience, grâce à M. D’amico, que les aprioris négatifs étaient principalement alimentés par l’ignorance et par la peur. Certains ne considèrent pas qu’il s’agisse de la musique, d’autres ne retiennent que les paroles « choquantes »…
Par contre, quand on prend la peine d’écouter du Rap, on prend conscience qu’il s’agit d’un genre musical complexe et qui, bien souvent, nécessite une analyse bien plus complexe qu’un Je suis malade de Serge Lama. Je vais continuer à écouter du rap, mais surtout prendre du temps pour l’apprécier à sa juste valeur.
Malgré les précédentes lignes qui font l’éloge de cet ouvrage, sa lecture est réservée à une certaine élite. Ecrit à la manière d’une recherche universitaire, ce texte me convient parfaitement. En effet, je suis actuellement en train de réaliser un mémoire en vue de l’obtention d’un Master en Sciences de l’éducation et suis donc parfaitement formé à apprécier Les maux du Rap qui propose une structure spécifique à la recherche scientifique. Je me suis alors posé la question suivante : « Pour qui ? »
La réponse est très claire. Cet ouvrage s’adresse à une infime partie de la population qui, pour la plupart, sont parfaitement conscients des maux qui sont mis en avant. Le fait d’avoir proposé un texte scientifique (ou presque) alimenté par des centaines de sources n’a eu que pour incidence de fermer la porte à la quasi totalité des lecteurs. Pour la petite expérience, j’ai proposé ce texte à ma voisine de 60 ans (qui n’apprécie pas le Rap). Elle a abandonné la lecture avant même que l’on aborde le 3ème chapitre (qui entre dans le vif du sujet).
Vulgariser cet ouvrage aurait peut-être été la meilleure manière d’acquérir un lectorat plus large. La question se pose effectivement « A quoi bon tenter d’expliquer les maux du rap si l’ouvrage n’est pas accessible au plus grand nombre ? »
Ma note pour cette lecture : 18/20
Je crois bien que c’est cet ouvrage que j’ai vu à la vitrine de la librairie à côté de chez moi et ton retour me tente plutôt bien. Je n’écoute plus de rap depuis longtemps, à part quelques classiques, mais j’aime découvrir des propos, des discours… Je me dis que ça peut être intéressant.
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