Synopsis :
Light, un brillant lycéen, découvre le carnet d’un dieu de la Mort. Tous ceux dont le nom y est inscrit sont condamnés à mourir ! Un duel sans merci s’engage entre Light, le justicier, et L, un mystérieux enquêteur.
Je suis peut-être un jeune homme tordu, mais avant même d’avoir connaissance de cette série je m’imaginais avoir le pouvoir de décider de la mort de chaque individu sur notre planète. Je rêvais de pouvoir tuer tous les criminels qui, selon ma vision des choses, méritaient de subir au moins autant que ce qu’ils avaient fait en ôtant la vie à des milliers d’êtres humains (Bah oui, je pensais que tuer un enfant = tuer l’enfant + ses enfants probables + les enfants de ses enfants + …).
Etrangement, mais surtout très logiquement, quand j’avais ce genre de pensées en étant plus jeune, j’étais incapable de fermer l’oeil de la nuit. J’avais peut-être 10, 11 et peut-être 12 ans et je me rendais déjà compte que s’en prendre à un criminel est peut-être pire que les actes commis à l’origine. Comment ai-je pu, à un moment de vie, penser qu’il serait bon d’éliminer les meurtriers ?
Vous vous doutez bien, qu’à 33 ans, je n’ai plus aucune pulsion meurtrière… J’avoue quand même être assez dubitatif quand certains individus se répugnent des conditions de vie des détenus. Prenons exemple sur Marc Dutroux. Cet homme a assassiné de sang froid des enfants dans les années 1990 en Belgique. Il possède une cellule de 25 mètres carrés. Il possède un ordinateur avec un accès à Internet. Il peut recevoir, à sa guise, des prostituées. Accès illimité à une salle de sport privée. N’oublions pas sa terrasse privée ! Il coûte, à la Belgique, 500€ par jour (payé par les contribuables) et reçoit également un salaire correspondant au SMIC français.
Cette chronique n’a pas pour ambition de créer un débat, mais cette petite introduction permet de bien comprendre l’objectif secondaire de cette magnifique série. Immerger totalement le lecteur dans une situation de laquelle il parviendra difficilement à s’en sortir. Saviez-vous que la femme de cet assassin d’enfants (ci-dessus) a été libérée de prison après 15 années malgré une peine à perpétuité prononcée ? Est-ce normal de tuer librement des âmes innocentes, vivre dans le luxe pendant 15 ans et obtenir un logement gratuit à la sortie en sachant que des milliers de français meurent de faim tous les jours ? Seriez-vous capable d’assassiner le meurtrier de votre enfant ? Je le croyais. Beaucoup moins depuis quelques années.
Death Note est une merveilleuse série qui vient de me pousser dans mes retranchements où mes certitudes qu’une vie est égale à n’importe quelle vie, peu importe les actes commis, volent en lambeaux à cause de ce personnage qui prend plaisir à ôter la vie de « ceux qui le méritent ». Je n’en viendrais jamais plus à souhaiter la disparition d’un meurtrier, mais j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à assister à cette démence folle de vouloir unifier le monde grâce aux meurtres.
Le scénario est exceptionnel, mais les dessins le sont encore plus. Takeshi Obata est l’un de mes mangakas favoris (Hikaru No Go est d’ailleurs mon manga préféré) et possède un don pour plonger le lecteur au plus près de l’histoire grâce à des traits authentiques qui donnent vie aux différents personnages. Chaque page était un véritable délice pour les yeux où tous les éléments s’emboîtent à merveille afin de proposer un premier tome introductif et très alléchant.
Je n’ai qu’une hâte, pouvoir enchaîner le plus rapidement possible avec le deuxième volume de Death Note. J’espère que l’intrigue évoluera encore et que l’on en saura plus sur ce mystérieux L. qui cherche, peu importe le prix, à mettre un terme aux meurtres du Justicier.
Ma note pour cette lecture : 20/20