On a tous un handicap. C’est quoi, le tien ?

Synopsis :
« Mélodie n’est pas une enfant ordinaire.
À cause de sa maladie, elle ne peut ni marcher ni parler, mais elle a une mémoire photographique et elle se souvient de tout ce qu’elle a vécu dans les moindres détails.
À seulement 11 ans elle est déjà plus intelligente que les adultes qui veulent la diagnostiquer, et bien plus encore que ses camarades de classe, les mêmes qui pensent qu’elle est attardée car elle ne peut pas les contredire.
Mais Mélodie refuse d’être définie par son handicap, et elle est déterminée à le faire savoir au monde entier…
… d’une manière ou d’une autre. »
S’il y a bien une chose que j’ai de plus en plus à accepter, c’est le terme « handicapé ». Je suis totalement conscient qu’une partie de la population souffre un handicap léger ou profond, que ces personnes souffrent (ou non) et qu’ils sont incapables de vivre comme les personnes « valides ».
De même qu’une personne qui ne casse les deux jambes est incapable de marcher seule et sans soutien, le handicap est un « état » de la personne concernée, pour une durée plus ou moins longue, voire permanente.
Je résume pour ceux qui ne comprennent pas ce que je suis en train d’expliquer :
Les personnes handicapées sont des humains à part entière.
Les personnes valides sont des humains à part entière.
Je ne fais absolument aucune distinction entre les deux « catégories ». Et pourtant, 99% de la population continue à distinguer les deux en utilisant ce mot : handicapé.
Serait-il trop difficile pour vous d’admettre qu’ils sont des êtres vivants tout autant que vous et moi ?
Malheureusement, pendant l’intégralité du roman, l’auteur va « se servir » du handicap de mélodie afin de faire passer un message fort : Les humains sont cruels.
Je dis « malheureusement », tout simplement parce que je croyais que nous vivions dans un monde de tolérance où l’on accepte chacun comme il est, d’où qu’il vienne. Alors pourquoi devoir encore et toujours aborder ce sujet ?
La réponse à cette question est très décevante : « Nous en avons encore besoin. » Parmi les personnes qui vont lire ces quelques lignes, la majorité d’entre vous porte un regard différent sur les personnes handicapées. Allez, soyez honnête :
- « Mais que cette personne est courageuse ».
- Les jeux paralympiques, j’attends déjà vos louages sur le courage et la ténacité des participants.
- Que faites-vous si un enfant avec autisme vous saute à la gorge pour vous lécher le visage en guise de bonjour ?
- Votre meilleure amie accouche d’une petite fille trisomique à qui il manque un bras, que répondez-vous quand elle vous demande si son enfant est jolie ?
Mon avis :
Le roman est un bijou, un véritable coup de coeur. L’auteur arrive (malheureusement) à mettre le doigt sur ce qui fait mal : le rejet des personnes différentes. Elle arrive à aborder ce thème par l’intermédiaire de Mélodie, petite fille extraordinaire qui donnerait une bonne leçon de vie aux élèves de nos écoles.
Cette lecture est néanmoins difficile et offre différents niveaux de lecture. Un enfant, un ado ou un adulte n’aura probablement pas le même regard sur ce roman. Il est adapté à tous, oui et non.
Aux personnes ouvertes d’esprit ? Oui
Aux personnes qui aiment confronter leurs idéaux aux réalités de la société ? Oui
A toutes les personnes qui ont un regard différent sur une personne à qui il manque 3 jambes, 12 bras et 4 yeux ? OUI, OUI, OUI !!!
Les points positifs
- L’auteur aborde des thèmes qui dérangent, que nous n’abordons pratiquement jamais avec nos enfants.
- Une héroïne pour qui on éprouve de l’amour et beaucoup d’admiration.
- Une histoire dramatique qui met en avant la méchanceté humaine.
- Une écriture simple et très précise. L’auteur en connait un rayon sur Mélodie 🙂
- C’est triste que ce genre de roman soit encore sur le marché. Je croyais que nous avions dépassé ce stade où l’on différence l’humain d’un handicapé.
- 200 pages pour arriver à l’événement marquant du roman. Un peu long, pour pas grand chose à la fin.
- A quand la déchéance du statut d’humain pour certains abru…. ?
Ma note pour cette lecture : 20/20
J’ai adoré cette lecture, un véritable coup de coeur.
J’ai détesté cette lecture, cela me rappelle que notre monde est encore rempli de t**** ** *** (je vous laisse remplir vous même les *) 😉
Merci, j’ai bien envie de le lire, puis de l »offrir à ma fille! Elle est dyspraxique et moi je souffre de lombalgie invalidante et de douleurs neuropathiques. Ce sont certes de légers » handicaps » mais tout n’est pas toujours facile. Une histoire qui nous aiderait à relativiser ?
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A reblogué ceci sur angele059.
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Je ne peux pas te donner mon avis puisque je ne l’ai pas lu (il est dans ma PàL), mais en tout cas ta chronique donne envie !
D’ailleurs, je crois que le terme handicapé est maintenant considéré comme une insulte, et qu’il faut dire personne à mobilité réduite / non-valide. Mais je ne suis pas sûre.
Pour ce qui est du « on a encore besoin de romans qui parlent du handicap », j’estime que c’est « normal ». Parce qu’ils nous font découvrir leurs vies, pensées, leurs difficultés aussi, d’ailleurs. Même si on peut en parler dans la vraie vie, je pense que c’est aussi important d’avoir des romans dessus. Tout comme c’est le cas pour le racisme, l’homosexualité, et tous les sujets qui fâchent certains (une minorité heureusement), je ne trouve pas ça dommage qu’on en parle encore. Au contraire, ces romans permettront peut-être à certains de s’ouvrir l’esprit, voire les pousseront à aller vers les autres ! 😀
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