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Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des héros de Mai 68. Ils seront bien mieux : les héros de leur propre destin.
Alors que Paris est à feu et à sang, que la Vème République vacille sur ses fondations, le corps d’une jeune fille est retrouvé, nu, mutilé, dans une position de yoga. Jean-Louis attaque l’enquête – il est flic. Hervé et Nicole le secondent – ils sont les amis de la victime.
Maos, hippies, yogis… Tout y passe. Le trio interroge, tâtonne, et bientôt trouve : le mobile des meurtres – car il y en a eu d’autres – est au bout du monde, en Inde. De Calcutta à Bénarés, les aventuriers remontent le temps et l’espace, jusqu’à, enfin, découvrir la stupéfiante vérité sur les rives du Gange, parmi les palais délabrés et les morts qui brûlent.
C’est tout ? Non : le mot de la fin, celui qui donnera toute sa cohérence à l’histoire, sera prononcé à Rome, sous les dorures et la pourpre du Vatican…
Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des enfants de leur siècle. Ils seront bien mieux : les enfants de leur propre karma.
Un karma rouge sang, comme un coeur prêt à éclater.
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Une fois de plus, Albin Michel parvient à me réconforter dans l’idée que les auteurs les plus vendeurs en 2024 le sont plutôt grâce à leur patronyme que par leurs talents d’écriture. Je suis objectivement convaincu que si Rouge Karma avait été proposé par un auteur lambda, le texte aurait effectué un aller simple vers la corbeille (à papier).
Mon premier conseil, si vous prenez le risque de vous ennuyer pendant plus de 12 heures en vous lançant dans cette lecture, c’est de ne pas lire la quatrième de couverture. Effectivement, le texte que vous y trouverez résume près de 95% de l’intrigue. Ne lire que les 20 dernières pages est alors suffisant pour connaître le dénouement du roman.
Ce constat implique que les pages qui précèdent ne servent strictement à rien. Et c’est exactement le cas. Ne vous attendez pas à apprécier la longueur du texte et de l’intrigue qui n’en est finalement pas une. Alors que l’on pouvait d’attendre à un thriller, nous voilà plongé dans une fiction rocambolesque calquée sur Plus belle la vie ou encore d’un épisode de Ca commence aujourd’hui.
Ce roman, de par son vocabulaire notamment, est clairement réservé à une élite, à une poignée de lecteurs qui apprécient les phrases complexes où chaque mot possède un sens n’étant pas accessible à tous. L’époque choisie, mai 68, réconforte légèrement ce sentiment d’avoir voulu exclure de son lectorat tous ceux et celles qui ne sont pas suffisamment cultivés (ou trop jeunes) pour saisir l’importance de cette période de l’Histoire de France.
Certains choix de l’auteur peuvent également faire l’objet d’une interrogation. En effet, en quoi était-il nécessaire de préciser que deux jeunes qui « jouaient aux sodomites » dans des toilettes étaient arabes ? Je précise que l’origine de ces derniers n’a aucune incidence sur l’intrigue, que le lieu de cette pratique non plus.