Synopsis :
Courant parmi les branches, épuisé, les pieds en sang, Tobie fuit, traqué par les siens… Tobie Lolness ne mesure pas plus d’un millimètre et demi.
Son peuple habite le grand chêne depuis la nuit des temps. Parce que son père a refusé de livrer le secret d’une invention révolutionnaire, sa famille a été exilée, emprisonnée.
Seul Tobie a pu s’échapper. Mais pour combien de temps ?
Mon avis :
Cela fait des années que je possède l’intégrale de Tobie Lolness, un pavé de 672 pages que j’avais jamais vraiment eu l’intention de lire un jour. J’ai ensuite découvert Lirtuel, une bibliothèque (belge) numérique permettant d’emprunter gratuitement les ouvrages proposés à l’emprunt. En cette période de confinement, j’ai emprunté quelques ouvrages de ma PAL afin de pouvoir les lire plus « facilement » sur ma liseuse (bien pratique quand vous avez deux jeunes enfants à proximité 24/24, 7/7.
Après quelques pages, je me suis laissé emporter par une plume enchanteresse, atypique et d’une très grande simplicité. Autant Le livre de Perle ne m’avait pas convaincu à lire les autres romans de Timothée de Fombelle, autant Tobie Lolness me permet d’apprécier pleinement le style très caractéristique de l’auteur. Quel plaisir de lire un texte aussi peu « travaillé », à une époque où le « paraître » semble être le mot d’ordre des grandes maisons d’éditions. L’auteur ne cherche pas à nuire à l’intrigue, mais nous propose de la vivre aux côtés de ses différents personnages, comme si nous étions l’humain en train d’observer ces mystérieux petits êtres vivants dans un arbre.
Et pourtant, je ne peux m’empêcher d’en vouloir d’une certaine manière à l’auteur pour ce roman très atypique dans un style que je n’avais pas souvent rencontré. Timothée de Fombelle possède une emprise totale sur le temps qu’il manie comme bon lui semble, sans même se soucier de la compréhension du lecteur qui va, en un clignement de paupières, se retrouver piégé entre passé, présent et futur où les nombreux changements ont pour seul objectif de rendre son récit d’autant plus addictif qu’il ne l’est déjà.
Alors que je suis un fervent admirateur des auteurs qui proposent de nombreux changements entre les narrateurs afin de nous pousser à poursuivre la lecture, Timothée de Fombelle parvient à franchir une étape supplémentaire dans cette sorte de sadisme addictif où les digressions sont nombreuses et piègent incontestablement le lecteur qui sera très étonné d’avoir terminé un gros pavé en si peu de temps.
L’auteur ne se contente pas de nous proposer une bonne histoire, il distille de nombreux messages de paix, d’amour et de simplicité au point de m’inciter à vouloir obliger toutes les personnes confinées à le lire tant les valeurs partagées sont capitales en cette période difficile.
Les points positifs
- Une intrigue addictive parsemée des nombreux pièges de l’auteur qui pousse « à la consommation ».
- Des valeurs exceptionnelles mises en avant.
- Une écriture d’une grande simplicité, authentique et humaine.
Le point négatif
- Le style est-il vraiment adapté pour des lecteurs novices ? Il s’agit plutôt d’un roman à proposer à des jeunes lecteurs qui aiment la lecture, sans quoi ce livre pourrait provoquer l’envie de ne plus jamais ouvrir un bouquin.
Ma note pour cette lecture : 18/20
Avis très intéressant, merci ! Personnellement, je trouve que c’est la magie de la belle littérature. Arriver à harponner son lecteur y compris avec un texte exigeant. Pratiquant la lecture à voix haute avec mes enfants depuis qu’ils sont tous petits, j’ai pu observer cela souvent, épatée de les voir entrer tous jeunes dans des textes dont j’avais sous-estimé la difficulté…
Bref : ce roman ne s’adresse pas aux tous petits vu la complexité de sa construction et de son univers, mais c’est un vrai émerveillement à partir du collège, voire avant lu à voix haute.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ce retour.
J’utilise très régulièrement la lecture à haute voix dans ma classe (ou du moins avant le confinement), ce qui permet, en effet, une compréhension et immersion plus aisée qu’à la lecture de mots que certains peinent encore à déchiffrer.
Lire, c’est comprendre l’écrit. A partir du moment où l’on enlève la barrière du déchiffrement, c’est une belle expérience de pouvoir lire un roman à mes élèves. Malheureusement, les personnes qui rédigent nos programmes (en Belgique) estiment qu’il est plus important de se consacrer à du concret et à beaucoup de contenu en oubliant totalement des compétences indispensables et qui, bah oui, prennent beaucoup « trop » de temps à leur goût.
J’aimeAimé par 2 personnes
Quelle chance ont tes élèves ! Je garde un souvenir émerveillé des lectures que me faisait mon instit de CM1. C’est vrai que quand on voit en famille les effets fantastiques de la lecture à voix haute, il y a de quoi s’interroger. Quel dommage de considérer que c’est superflu à partir du moment où les enfants savent lire ! C’est un peu différent, il me semble, en Allemagne où nous habitons depuis bientôt deux ans. Les lectures à voix haute sont proposées quotidiennement jusqu’à la fin de l’école primaire (bon, je suis convaincue qu’elles seraient pertinentes même après, notamment pour découvrir des textes chouettes mais pas évidents à aborder seul !).
J’aimeJ’aime
Ce livre attend dans ma PAL depuis bien trop longtemps et ton avis me donne envie de le lire sans plus attendre. Je vais profiter de ces derniers jours de confinement pour m’y plonger.
J’aimeAimé par 1 personne
Ah quelle merveille… emprunte Vango maintenant 😉
J’aimeJ’aime